Le fonds de dotation du Conseil national des barreaux a reçu de la préfecture de Paris une autorisation d’appel à la générosité valable jusqu’au 24 novembre 2022. Les fonds récoltés permettront de :
- Soutenir l’action des associations œuvrant pour l’accueil des réfugiés afghans
- Mettre en place des actions humanitaires auprès des avocats afghans réfugiés en France
- Accompagner les avocats afghans dans leur accès à la profession d’avocats en France
A ce jour, les dons ont permis d’assister les personnes suivantes :
Bâtonnier Ruhullah Qarizada, président de l’AIBA
Ruhullah Qarizada, est un éminent avocat en Afghanistan et Bâtonnier de l’Afghanistan indépendant Bar Association (AIBA) depuis sa fondation en 2008, élu par ses pairs à deux reprises, en 2013 et en 2018.
En tant que Président de l’AIBA, M. Ruhullah Qarizada a œuvré au soutien de l’accès au droit, notamment des plus vulnérables, à la lutte contre les discriminations, à favoriser la féminisation de la profession. Il a largement contribué à la mise en place d’un barreau indépendant et à l’élaboration de règles de déontologiques fortes.
A la chute de Kaboul, le barreau afghan comptait environ 7000 avocats, dont 3000 femmes.
La situation sécuritaire l’a obligée à quitter l’Afghanistan avec sa femme et ses 5 enfants. Grâce au soutien du Conseil National des Barreaux, il a pu demander et obtenir la délivrance d’un visa auprès de l’Ambassade de France en Iran afin de rejoindre la France le 19 novembre 2021.
A son arrivée, le CNB l’a soutenu financièrement et juridiquement en vue de son installation. Grâce à la solidarité du Barreau de Seine-Saint-Denis et de la ville de Bobigny, la famille Qarizada est hébergée à Bobigny. Accompagnés par Hélène Gacon élue à la commission Libertés et Droits de l’Homme du CNB le Bâtonnier, son épouse et ses enfants se sont vus reconnaître récemment la qualité de réfugié.
Depuis, le fonds de dotation a mis en place un accompagnement administratif, juridique et financier pour lui et sa famille en vue de leur intégration.
Rana Habibi, avocate et professeure d’université
Rana Habibi est une avocate et universitaire originaire d’Herat (province d’Afghanistan). Spécialisée dans la défense des droits des femmes et enfants victimes de violences, elle a contribué à l'organisation de conférences et de séminaires sur la place des femmes et des enfants dans la société.
En tant que professeur à l’université, elle a eu la chance d’enseigner aux étudiants en droit ainsi qu’aux avocats le droit civil et droit pénal.
Dans le cadre de ses missions, elle a développé des plaidoyers pour aider les étudiants à comprendre les concepts juridiques et l’organisation judiciaire en Afghanistan.
Après la prise du pouvoir par les talibans, et face au danger imminent, Rana Habibi, son mari et leurs deux enfants ont pu fuir l’Afghanistan avec le soutien de la maison des artistes.
Après une première aide d’urgence débloquée par l’Observatoire des avocats en danger, le Conseil national des barreaux s’est engagé auprès de notre consœur et l’a accompagnée dans ses démarches, lui permettant grâce au soutien appuyé du Barreau de Bordeaux de s’installer à Bordeaux avec sa famille.
Hakima Alizada, avocate
Hakima Alizada est une avocate originaire de la ville de Bamiyan en Afghanistan. En 2014, année de sa prestation de serment, Hakima était la première et seule femme avocate dans sa ville natale de Bamiyan. Au cours de ses sept années d’exercice, elle s’est rendue dans diverses provinces, villes et districts du pays pour améliorer l’accès au droit des femmes et garantir leur représentation devant les tribunaux.
Un mois avant la chute de Kaboul, sa fille de 18 ans a bénéficié d’un échange culturel en France avec de nombreux artistes, ce qui a permis à Hakima Alizada de fuir Kaboul pour la France dès le 19 août 2021.
Depuis leur arrivée en France,la mère et la fille sont accompagnées dans leurs démarches par le théâtre de Montluçon. Elles ont bénéficié d’une aide d’urgence débloquée par l’OIAD.
Désormais, grâce au soutien du CNB et du théâtre de Montluçon, Hakima Alizada tente d’intégrer une filière passerelle qui permets aux réfugies d’apprendre le français pour reprendre leurs études et faciliter leurs insertions professionnelles.
D’autres avocats afghans ont récemment été identifiés sur le territoire français. Leur situation est en cours d’examen pour permettre un accompagnement individualisé à chacun d’entre eux.