La Journée de l’avocat en danger est une initiative internationale mise en place depuis plus de 7 ans par plusieurs organisations d’avocats (AED, Fondation de la Journée de l’avocat en danger et l’IDHAE notamment) qui permet, chaque 24 janvier, de mobiliser les sociétés civiles autour de la situation de confrères menacés dans un pays particulier.
La Journée de l’avocat en danger 2017 a été dédiée à la situation des avocats en Chine, victimes depuis des années de nombreuses mesures de représailles et de harcèlement de la part des autorités chinoises en raison de leur engagement pour la défense des libertés civiles, politiques, sociales et économiques de leurs concitoyens.
A Paris, Le Conseil national des barreaux et le barreau de Paris au sein de l’OIAD, AED, l’IDHAE, le SAF, l’AFAJA et la FNUJA ont uni leurs forces pour faire de cette journée un moment de mobilisation fort des avocats. Une manifestation d’avocats en robe a ainsi été organisée devant l’ambassade de Chine en France et a rassemblé de très nombreux avocats ainsi que plusieurs journalistes venus couvrir l’évènement. A l’issue de cette manifestation qui appelait à la libération de plusieurs avocats chinois actuellement détenus, dont plusieurs au secret et soumis à la torture, une pétition a été déposée à l’entrée de l’ambassade.
Une conférence s’est ensuite déroulée à la maison du barreau pour évoquer à l’occasion de deux tables-rondes, d’une part, l’impact et les défis de la mobilisation internationale en faveur des avocats menacés dans le monde et d’autre part, la situation spécifique des avocats réprimés en Chine.
Parmi les intervenants prestigieux qui sont venus faire part de leurs expériences et analyses, citons notamment Cheung Yiu-Leung, vice-président du China Human Rights Lawyers Concern Group (site) basé à Hong-Kong que le président Pascal Eydoux et le bâtonnier Philippe-Henri Dutheil avaient longuement rencontré en janvier 2016 à Hong-Kong et Eva Pils, professeur au King’s College de Londres. Pascale Taelman, présidente de l’association des avocats européens démocrates (AED) et Bertrand Favreau, président de l'Institut des droits de l'homme des Avocats européens (IDHAE) faisaient également partis des panélistes.
Un court-métrage produit par l’OIAD fut présenté à l’occasion de ce séminaire. Il offre à voir les témoignages saisissants de trois avocats chinois des droits de l’Homme contraints à l’exil : Teng Biao, Chen Guangcheng et Liu Wei.
En France, en Europe et dans le monde, de nombreux autres barreaux se sont mobilisés, parmi lesquels plusieurs membres de l’OIAD : Rome, Madrid, Lyon, Montpellier, Genève, mais aussi les barreaux de Toulouse, Berlin, Venise, Vienne, Bruxelles, Anvers, Toronto, Vancouver, Nuremberg, Athènes, Hong-Kong, Milan, Wellington, Taiwan, La Haye, Manille, Mumbaï, Barcelone, Bilbao, Bern, Adana, Alanya, Ankara, Antalya, Bursa, Diyarbakır, Istanbul, İzmir et Londres.
Rappelons que chaque année, ce sont des centaines d’avocats qui perdent au mieux leur liberté, au pire leur vie ou subissent des pressions intolérables en raison de leur exercice professionnel légitime. La communauté internationale n’a encore que peu conscience de ce phénomène qui s’aggrave pourtant d’année en année et menace les fondements même de l’Etat de droit puisqu’il porte atteinte à l’un des droits civils les plus élémentaires, celui d’être défendu par un défenseur de son choix, libre et indépendant.
L’ensemble des avocats qui se mobilisent chaque 24 janvier, parmi lesquels en tout premier lieu le CNB, appelle donc la communauté internationale à reconnaitre officiellement cette date comme celle de la Journée Internationale de l’avocat en danger, afin que soit reconnues et combattues à tous les niveaux les menaces auxquelles est confrontée la profession.