Manque de moyens, lenteur, inefficacité, voire partialité ou laxisme. Ces maux – réels et fantasmés – dont on affuble la justice dans le débat public confirment l’ampleur des attentes placées en elle par les Français, mais également par les pouvoirs publics et les professionnels. Pour les réunir le CNB organise, le 9 mars 2022, le Printemps des avocats.
Les défis sont immenses. La mobilisation que nous avons pu observer récemment chez les professionnels de la justice illustre le malaise d’un secteur qui peine à fonctionner sereinement. La justice manque de moyens, et ce depuis de nombreuses années. Pour mieux en comprendre les causes, les avocats ont souhaité revenir à la source en s'intéressant aux injustices vécues et/ou perçues par les citoyens, ainsi qu'aux les besoins de justice qu’ils expriment.
En première ligne pour alerter des injustices
En tant qu’avocats, nous sommes les premiers témoins du rapport ambigu des Français à la justice. Cet ancrage dans l’expérience quotidienne et intime du droit nous pousse à alerter sur le besoin, immense, de justice, davantage que sur son fonctionnement en tant qu’institution. Ce besoin insatisfait a un nom : l’injustice.
Et pour lutter contre les injustices, il est urgent de rendre concret l’accès au droit partout, pour tous et de briser le « cercle vicieux » qui a été diagnostiqué par les travaux du Conseil national des barreaux : à savoir qu’un accès au droit déficient peut emmener à un renoncement au droit, celui-ci créant des injustices.
Un événement pour prendre part au débat public
Le Printemps des avocats sera l’occasion de réunir les acteurs de la société civile qui œuvrent autour de la profession d’avocat pour un meilleur accès au droit, afin d’apporter des solutions pour éviter à nos concitoyens de renoncer à leurs droits.
En effet, pour 71 % des Français les injustices augmentent dans notre pays, 84 % des Français d’Outre-Mer ont le sentiment que les libertés et les droits fondamentaux ont tendance à reculer. De plus, 37 % des Français et 58 % des Ultra-marins affirment qu’il est difficile de faire valoir leurs droits là où ils habitent.
C’est pourquoi le Conseil national des barreaux a souhaité s’emparer de ce sujet, pour alerter les pouvoirs publics et le grand public sur les nombreuses situations d’injustices auxquelles les Français font face, tant au niveau géographique, économique et sociale, que citoyens.
Un temps d'échanges et débats
Tout au long de cette journée :
- Trois tables rondes autour de ces thématiques permettront tant aux avocats présents qu’au public suivant la journée à distance d’interpeler nos interlocuteurs sur les constats et les solutions.
- Le président du Conseil national des barreaux et le garde des Sceaux prononceront un discours à 12h.
- Un débat portant sur l’avenir de la justice vu par les Français, autour d’un panel de citoyennes et de citoyens ayant émis des propositions sur la plateforme Make.org sera organisé.