Le Conseil national des barreaux, par le biais de son Observatoire national, a lancé son enquête emploi visant à mieux connaître les besoins de recrutement des cabinets et les profils les plus recherchés. Et ceci quel que soit le mode d’exercice de l'avocat. Lors de l'Assemblée générale du 14 octobre 2022, les résultats en ont été présentés.
2022, une année de rebond pour les avocats
Après avoir fait face à la grève contre la réforme des retraites, puis à la crise sanitaire, l’activité de la profession d'avocat confirme une dynamique positive en 2022. Parmi les répondants, 8 avocats sur 10 déclarent que l’activité de leur cabinet est en développement (39 %) ou stable (43 %). Ils ne sont que 15 % à déclarer une activité en recul. Le développement est davantage marqué dans les cabinets les plus structurés (55 % pour les cabinets de plus de 30 avocats), ceux pratiquant le conseil (50 % parmi ceux qui le pratiquent de façon dominante ou exclusive) ou ayant une clientèle professionnelle.
Un dynamisme qui impacte les besoins de recrutement
Les recrutements effectués en 2021 et les perspectives de recrutement pour 2022 apparaissent étroitement corrélés au développement des cabinets. Le recrutement d’au moins un collaborateur ou associé en 2021 concerne 21 % des associés et individuels interrogés et monte à 30 % chez les associés et individuels exerçant dans un cabinet en développement.
Une poursuite de cette dynamique en 2022 est envisageable puisque 31 % des associés et individuels exerçant dans des cabinets en développement envisagent de recruter. Tandis que ce chiffre atteint 20 %, en moyenne, chez les avocats associés et individuels.
Les résultats de la consultation et les interviews qualitatives menées auprès d’avocats recruteurs ont cependant mis à jour des difficultés de recrutement. La principale étant le manque d’expérience et de compétence des candidats (31 % des associés et individuels interrogés). Les individuels et associés ont aussi déclaré avoir des difficultés à recruter des collaborateurs.
Enfin, certains types de barreaux peinent particulièrement à recruter, comme les barreaux qui sont en concurrence directe avec un barreau attractif à proximité.
Des secteurs identifiés comme porteurs, mais qui recrutent peu
Interrogés sur leur vision de la profession pour les années à venir, les avocats identifient les droits de l’arbitrage, du numérique, de l’environnement et de la protection personnelle comme les secteurs les plus porteurs. Pourtant, l'étude révèle que ces domaines du droit restent des secteurs qui recrutent encore peu et sur lesquels peu de cabinets envisagent de se positionner. Au contraire, ce sont des secteurs plus traditionnels comme la pratique généraliste, le droit du travail ou le droit des sociétés qui conservent d'importants besoins de recrutement.
La répartition des emplois évolue donc progressivement avec les besoins des Français mais n’exploite pas encore complètement les secteurs dits porteurs, qui restent donc une importante source de développement pour les cabinets.